Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

La blessure et la soif - Laurence Plazenet

Plus de 500 pages de pur bonheur, un livre auquel on reste accrochée, partagée entre la hâte de le lire et l'envie de faire durer le plaisir, sachant qu'on ne le quittera qu'à regret.
Une écriture magnifique,un peu précieuse pour mieux coller à cette époque,très sensuelle aussi,  un choix des mots diabolique, une immense culture historique, l'art de décrire les sentiments mais aussi la vie quotidienne, les horreurs des guerres qu'elles se passent en Europe ou à l'autre bout du monde.
L'auteur dit que la lecture tient " du chant, du récital, de la prière pure".
C'est tellement vrai! Se plonger dans les livres est un cadeau, savoir s'y réfugier est un don du ciel. Combien de fois y ai-je trouvé de l'apaisement et du plaisir!
M'offrir un livre c'est m'offrir la vie....

Le résumé de l'éditeur :
La Fronde bouleverse la France. La dynastie des Ming, en Chine, meurt.
Deux hommes, passionnément, aiment des femmes qu'ils tremblent de perdre. L'un est français, l'autre chinois. Dans le chaos, ils cherchent la vérité et la justice.
Des continents les séparent : M. de La Tour et Lu Wei ne devraient pas se rencontrer.
L'amour fou, Dieu et le Vide vont avoir raison des continents entre eux.
Pendant douze ans, deux hommes s'efforcent de briser l'absence qui les ronge, la privation, la ruine, les spectres du deuil. Ils leur opposent la fidélité, l'extase.

Pour choisir un extrait, j'ai beaucoup hésité, tout est tellement magnifique. Toutes les 10 pages, je me disais "il faut que je garde cet extrait", le choix est donc forcément réducteur quand il y a tant de pages talentueuses :

"J'ignorais l'amour, dit-elle. Je n'avais pas connu ni soupçonné la joie que nous nous sommes donnée. Nos bouches, nos bras, nos jambes, la peau de nos ventres, le poids de nos corps, l'envers de nos poignets, nos langues, nos sexes, nos soupirs, nos silences et nos confidences qui se sont mêlés ont gravé en moi un mystère qui était le bonheur. J'ignorais que je pourrais avoir du goût pour l'impudeur [...]
Et ce désir était fulgurant. J'ignorais que je pourrais garder mes mains de l'eau, afin de respirer dans mes paumes l'odeur d'un homme que je ne verrais pas de trois jours."

et un autre :

Lu Wei murmure qu'on peut écrire sur ses murs, sur des feuilles de palmier, par terre, avec un bâton, quand le souffle et la concentration ont pénétré le corps, quand l'esprit veut s'incarner...Rien ne retient plus celui que la contrainte inspire, une fois perdu le sentiment de l'art"...[...]: "Les lettrés veulent qu'on les ensevelisse avec leur pinceau

et encore un autre extrait!

"L'amour véritable est peut être une inépuisable faculté de périr avec chaque jour, de maudire chaque aube, de remplir chaque nuit de sanglots et de rêves refoulés, obsédants, de consentir au vide plutôt qu'à des consolations médiocres."











23/01/2010
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