Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Le tableau du maître flamand- Arturo Perez Reverte

Un livre fabuleux, que l'on ne quitte qu'à regret, dans lequel on se plonge au point de tout oublier!
Une énigme, un thriller haletant, une évocation fine du jeu d'échecs, une entrée dans le monde de l'art.....
On en sort étourdi....

Le résumé :
Sur la toile peinte il y a cinq siècles, un seigneur et un chevalier jouent aux échecs, observés depuis le fond par une femme en noir. Détail curieux : le peintre a exécuté ce tableau deux ans après la mort mystérieuse d'un des joueurs et tracé l'inscription  « Qui a pris le cavalier ? » également traduisible par « Qui a tué le cavalier ? ». Tout cela n'éveillerait que des passions de collectionneurs si des morts violentes ne semblaient pas continuer la partie en suspens sur la toile. Et c'est ainsi que l'histoire, la peinture, la logique mathématique viennent multiplier les dimensions d'une intrigue elle-même aussi vertigineuse que le jeu d'échec…

    Une œuvre d'une originalité étonnante, traduite dans de nombreux pays et couronnée en France par le grand Prix de littérature 1993.



Un extrait :


"Julia éteignit la lampe et resta dans le noir, la tête appuyée contre le dossier du sofa, contemplant le point lumineux que faisait la braise de la cigarette qu'elle tenait à la main. Elle ne pouvait plus voir le tableau devant elle, mais elle n'en avait plus besoin. Les moindres détails de l'oeuvre du maître flamand s'étaient imprimés sur sa rétine et dans son esprit. Elle voyait le tableau les yeux ouverts dans le noir.

    Elle bâilla et se frotta le visage. Elle sentait un mélange de fatigue et d'euphorie, éprouvait une curieuse sensation de triomphe incomplet, mais excitant, comme le pressentiment acquis au beau milieu d'une longue course qu'il sera possible d'atteindre le but. Elle n'avait réussi à soulever qu'un coin du voile et il restait encore bien des choses à découvrir. Mais un point était clair comme de l'eau de roche : dans ce tableau, il n'y avait ni caprice ni hasard, mais bien l'exécution méticuleuse d'un plan soigneusement arrêté, la poursuite d'un objectif qui se résumait dans la question secrète : Qui a tué le chevalier?, que quelqu'un, par commodité ou par peur, avait masquée ou fait masquer. Julia allait découvrir de quoi il retournait. En ce moment, tandis qu'elle fumait dans le noir, abrutie de fatigue, l'esprit peuplé d'images médiévales parmi lesquelles sifflaient des carreaux d'arbalètes tirés dans le dos à la nuit tombante, la jeune femme ne pensait déjà plus à restaurer le tableau, mais à percer son secret. Ce ne serait quand même pas mal, se dit-elle au moment de s'avouer vaincue par le sommeil, qu'aujourd'hui où tous les protagonistes de cette histoire ne sont plus que des squelettes réduits en poussière dans leurs tombeaux, elle parvienne à trouver la réponse à la question qu'un peintre flamand du nom de Pieter Van Huys posait, comme une énigme et un défi, à travers le silence de cinq siècles."


20/05/2009
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