Le pinceau-livre

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Laurent Gaudé- La porte des enfers

Un ami m'avait offert "Eldorado" du même auteur, j'avais beaucoup aimé ce livre, j'avais aussitôt acheté "le soleil des Scorta" livre somptueux.

J'ai de nouveau eu envie de lire cet auteur et j'ai acheté "la porte des enfers".

 

Je ne suis pas déçue, quel livre prenant!!!! Laurent gaudé a un talent fou car il renouvelle sans cesse son écriture et ne se contente pas de ce qui a fait son succès.

 

L'histoire de ce père qui, renouvelant le mythe d'Orphée, va chercher son fils aux enfers est bouleversante.

Le livre alterne les époques, 1980 - année du drame, 2002 - année de la vengeance de Pippo, l'enfant assassiné 20 ans plus tôt.

On comprend que la mort d'un enfant fait exploser les vies, qu'elle brise les couples. Mais ce livre n'est pas que déchirant, c'est aussi une leçon de vie qui nous aide à accepter que nos disparus soient encore vivants ailleurs, portés par le souvenir que nous en avons  et illuminés par nos pensées....

 

Présentation de l'éditeur :

Au lendemain d'une fusillade à Naples, Matteo voit s'effondrer toute raison d'être : son petit garçon est mort. Nuit après nuit, à bord de son taxi vide, il s'enfonce dans la solitude et parcourt au hasard les rues de la ville. Un soir, dans un minuscule café, il fait la connaissance du patron, Garibaldo, de l'impénitent curé don Mazerotti, et surtout du professeur Provolone, personnage haut en couleur, aussi érudit que sulfureux, qui tient d'étranges discours sur la réalité des Enfers. Et qui prétend qu'on peut y descendre... Ceux qui meurent emmènent dans l'Au-Delà un peu de notre vie, et nous désespérons de la recouvrer, tant pour eux-mêmes que pour apaiser notre douleur. C'est dans la conscience de tous les deuils - les siens, les nôtres - que Laurent Gaudé oppose à la mort un des mythes les plus forts de l'histoire de l'humanité. Solaire et ténébreux, captivant et haletant, La Porte des Enfers nous emporte dans un "voyage" où le temps et le destin sont détournés par la volonté d'arracher un être au néant.

 

Un extrait :

 

 

« …les ombres étaient en effet d’une incandescence variable. Certaines brillaient comme des feux follets, d’autres étaient si pâles qu’elles semblaient presque transparentes. « C’est la règle aux pays des morts… les ombres auxquelles on pense encore au pays des vivants, celles dont on honore la mémoire et sur lesquelles on pleure, sont lumineuses. Les autres, les morts oubliés, se ternissent et glissent à toute allure vers le centre de la spirale… Dans le foule épaisse de ces dizaines de milliers d’ombres, il distinguait maintenant mille particularités. Certaines pleuraient  en se déchirant les yeux, d’autres souriaient, embrassant la terre avec gratitude. « Regarde celle-là… elle a les joues baignées de pleurs et sourit. Elle vient de sentir qu’un vivant pense à elle et c’est quelqu’un dont elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse se souvenir d’elle avec autant d’affection. Regarde. D’autres pleurent et s’arrachent les cheveux parce qu’elles pensaient que leur mémoire serait célébrée et découvrent, avec rage, que personne ne songe plus à elles. Ni leurs proches, ni leurs parents. Elles se vident et ternissent. Elles deviennent de plus en plus pâles jusqu’à être totalement translucides et filent vers le néant. »



24/08/2010
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