Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Lectures d'été

L'été, sur la plage, on a du mal à se concentrer sur la lecture, il y a du bruit, du vent mais c'est toujours un plaisir d'emporter quelques livres pour qu'ils accompagnent votre été.

Je n'ai pas le temps de tous les résumer ou d'en livrer des extraits mais voici ma liste!

  • Marek Halter : l'inconnue de Birobidjan
Juin 1950. Washington. McCarthy et son équipe interrogent une certaine Maria Apron. Elle est accusée d'être entrée aux États-Unis avec un faux passeport et d'avoir assassiné un agent secret américain en Union soviétique. Avant elle, Orson Welles, Lauren Bacall, Arthur Miller et des centaines d'autres artistes soupçonnés de sympathies communistes ont été interrogés par McCarthy. Leur carrière a été détruite, leurs famille ont été brisées.
Pour se défendre, Maria Apron n'a que ses souvenirs. En actrice consommée, elle va, telle Shéhérazade, les distiller à ses accusateurs pour sauver sa tête.
  • Hélène Grémillon : le confident
Au milieu des mots de condoléances qu’elle reçoit à la mort de sa mère, Camille découvre une étrange lettre envoyée par un expéditeur inconnu. Elle croit à une erreur mais, les semaines suivantes, une nouvelle lettre arrive, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend que cette correspondance recèle un terrible secret qui la concerne.

Machination diabolique sur fond de Seconde Guerre mondiale, ce roman mêle récit historique et suspens psychologique dans un scénario implacable.
  • Gilbert Sinoué : Avicenne ou la route d'Ispahan
" Moi, Abou Obeïd el-jozjani, je te livre ces mots, Ils m'ont été confiés après celui qui fut mon maître, mon ami, mon regard, vingt-cinq années durant : Avicenne, prince des médecins, dont la sagesse et le savoir ont ébloui tous les hommes. De Samarkand à Chiraz, des portes de la Ville-Ronde à celles des soixante-douze nations, résonne encore la grandeur de son nom... " Ainsi commence le récit consacré à l'une des plus hautes figures de la pensée universelle. Né en 980 à Boukhara, Avicenne, ou Ibn Sina, est à dix-huit ans le médecin le plus renommé de son temps. Pris dans les remous et les guerres qui agitent les confins de la Turquie et de la Perse du Xie siècle, il est tout à tour nomade, exilé vizir. Sa dernière étape le conduit à Ispahan, cité sublime, où il meurt à cinquante-sept ans après avoir bu, jusqu'à l'ivresse, à la coupe du savoir et de l'amour.

 

  • Joanne Harris : les cinq quartiers de l'orange
Lorsque Framboise Simon revient dans le village de son enfance au bord de la Loire, personne ne reconnaît la scandaleuse Mirabelle Dartigen, tenue pour responsable de l'exécution de onze villageois pendant l'occupation allemande, cinquante ans auparavant. Framboise ouvre une auberge qui, grâce aux délicieuses recettes de sa mère, retient l'attention des critiques, mais suscite les jalousies de sa famille. Le carnet de recettes de Mirabelle recèle des secrets qui donneront à Framboise la clé de ces années sombres. Peu à peu, elle découvrira la véritable personnalité de sa mère, parfois si tendre, maternelle et sensuelle, subitement cruelle et tourmentée. En temps de guerre, les jeux d'enfants et les histoires d'amour ne sont pas toujours innocents. Leurs conséquences peuvent même être tragiques.
  • Pierre Péju : la petite Chartreuse
Il y a trois personnages principaux dans La Petite Chartreuse : Eva, une petite fille qui porte un anorak rouge au milieu de l’hiver, Thérèse Blanchot, la mère d’Eva, qui se pense être mauvaise mère parce qu’elle arrive toujours en retard et passe son temps à fuir, et Vollard, un libraire taciturne qui conduit ce jour-là une camionnette remplie de livres anciens. S’est-elle jetée sous ses roues ? Est-ce lui qui ne l'a pas vue ? La chaussée était-elle trop glissante ? Est-ce la faute de la mère qui, si elle avait été pour une fois à l’heure, n’aurait pas obligé Eva à vouloir traverser la route toute seule ? En tous cas, en une fraction de seconde, le destin bascule quand Vollard renverse Eva. La petite se retrouve dans le coma. Il y a peut-être une chance qu’elle reprenne conscience. Il faut lui parler. Vollard au chevet de la petite se met à lui parler. Les mots qui lui viennent le plus naturellement à la bouche, ce sont des mots de récits, de contes. "Ce sont des livres que j’ai lus il y a longtemps et dont je me souviens toujours, des bouts de textes qui me reviennent… au hasard".
À sa façon La Petite Chartreuse est aussi un conte initiatique et une réflexion sur le pouvoir enchanteur ou destructeur des mots. La petite Eva ne peut plus parler. Sa mère n’a jamais su trouver les mots. Vollard, le libraire, mesure "le bruit étouffé des vieilles phrases" mais sait que leur pouvoir face à la mort n’est rien.

 

 C'est pour ce livre que je mettrai un extrait tant j'ai aimé cette façon de décrire l'amour des livres, il me faudrait à moi , lectrice insatiable, une autre vie pour être libraire!

 

Classant une fois de plus mes livres, je me dis qu'après tout, moi aussi, j'aurais bien aimé devenir libraire, passer le plus clair de mon temps dans la compagnie des écrivains. Les découvrir, les faire lire, les aider à sa vendre, favoriser cette prostitution splendide, m'entremettre pour cette marchandise-là. Trafiquant de drogue littéraire. Libraire de fin de siècle.

Qui saura, dans un avenir pas très lointain, ce que représentaient, pour des gens comme moi, les libraires et les librairies ? Ce qui signifiait, dans une ville, grande ou petite, le présence de ces lieux où l'on pouvait entrer dans l'espoir d'une révélation. Qui se souviendra de la façon paisible dont on pénétrait dans ces antres à l'odeur de papier et d'encre ? De cette façon de pencher la tête pour déchiffrer un titre nouveau, puis un autre, des noms d'auteurs familiers ou inconnus, afin de glaner des indices et des signes vivant sur les couvertures claires? "Le seul vrai lecteur, c'est le lecteur pensif". Qui se souviendra de cette façon de poser l'index au sommet de l'ouvrage pour le basculer en arrière, l'attirer à soi, l'ouvrir, le parcourir. Lire la quatrième de couverture. Debout, dans le bruit des pages tournées, découvrir les quelques mots qui paraissent s'adresser précisément à soi. L'inespéré noir sur blanc.Intime universel. Musique silencieuse.

 

 



12/08/2013
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