Le pinceau-livre

L'assemblée a voté cette nuit un texte de loi qui restreint le droit des agriculteurs à utiliser les semences de l'année précédente pour réensemencer leurs champs. Ils doivent payer un droit pour ce geste, une "cotisation volontaire obligatoire" (sic)!

Ceci pour défendre les brevets déposés par les grands labos agricoles, une sorte de droit d'auteur en somme...

Les paysans protestent, ils ont depuis toujours échangé ou ressemé les graines des années d'avant. On y a gagné en biodiversité et en adaptation à la spécificité de chaque région.

Le fondement de l'agriculture va être remis en cause au nom des intérêts privés...

"Les plantes possèdent la capacité de se reproduire gratuitement en s’adaptant aux conditions dans lesquelles elles sont cultivées. Des générations de paysans ont sélectionné les plantes cultivées qui nourrissent aujourd’hui l’humanité. C’est en continuant ainsi qu’ils pourront adapter leurs cultures au changement climatique, à la nécessaire diminution des pesticides chimiques, tout en assurant la sécurité du stock semencier et celle de l’alimentation.

Cette gratuité est insupportable pour les financiers qui veulent forcer les paysans à acheter des semences standards et dépendantes des produits chimiques.

Au prétexte de rémunérer sa recherche et oubliant qu’elle a bénéficié gratuitement de millénaires de recherches paysannes en utilisant des semences prélevées dans les champs, l’industrie veut pouvoir poursuivre jusque dans l’assiette du consommateur toute récolte sur laquelle elle n’aurait pas prélevé de royalties.

Ce texte est soutenu par un gouvernement rendu aveugle par sa défense des intérêts privés des financiers et des actionnaires des industriels semenciers."Anny POURSINOFF, Députée
Pascal DURAND, Porte-parole

Au-delà de cet épisode navrant se pose la question de la liberté de travailler comme on le souhaite, de pratiquer les loisirs que l'on aime sans être taxé en permanence pour tout ( je me souviens des kermesses scolaires où des "espions" de la Sacem venaient voir si on versait bien le forfait obligatoire!). Formater le monde semble devenir la règle, la religion devrais-je dire!

Peut-être faudra-t-il bientôt règlementer notre propre droit à nous reproduire, on va breveter nos gamètes...