Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

mamy et les sept (huit) petits...

Bientôt dix ans que le premier petit-fils est né. Il me le rappelle d'ailleurs :

"Mamy je suis né en premier dans tes petits enfants!"

- Mais oui!

- Alors j'ai une place particulière!

 

Et oui! En premier, tout comme sa maman, ma fille aînée... Et je ne suis pas sûre que ce soit un privilège! (mais quelle place est la "bonne"?)

Pour être maman, j'étais jeune, je n'avais pas les codes, pas de véritable exemple, pas d'amie qui a déjà accouché, pas internet, rien, juste l'instinct, qui, les soirs d'angoisse se fait la malle et ne revient qu'avec la lumière...

Pour être grand-mère, pas les codes non plus, pas d'exemple  véritable, une grand mère paralysée et morte très tôt, les autres qui ont été dès le départ mon foyer à temps complet, un peu comme des parents donc...

Et puis encore maman à temps plein, je me suis demandé , à pas cinquante ans, s'il y avait une recette pour être "mamy" et il a fallu touiller un moment dans la marmite pour trouver la bonne saveur!

Et puis je n'avais que des filles et ce premier là était un garçon! Ah la vie vous fait parfois de ces bonnes blagues!

 

Maintenant, ils sont sept, presque huit à graviter autour de moi et je me partage entre le bonheur et l'angoisse...

Le bonheur de les voir, les côtoyer , me régaler de leurs mots d'enfants, partager le cinéma, les matches de foot, les visites d'aquarium ou autres lieux de culture ( oui, bon , le foot et la culture!...).

Chacun a sa personnalité, du plus expansif, au réservé, au scrutateur, la sérieuse, la réfléchie, le lutin, la câline, bref un méli-mélo avec en prime ces expressions, ces regards, ces ressemblances avec leurs mères enfants, avec d'autres êtres chers disparus, tout cela intimement mêlé à leurs ascendances paternelles, que d'émotion à les contempler!

Le bonheur de les serrer  contre moi en les embrassant, sentant dans leurs cous cette odeur d'enfant qui reste si longtemps sur ces chairs tendres... Pour le dernier (provisoire!) je suis Mamylyne, n'est-ce pas magnifique?

 

L'angoisse , parce qu'on leur voudrait un monde parfait, protéger les princesses des attraits parfois trompeurs des princes charmants, armer les princes pour protéger les princesses et combattre les dragons....

Leur dire de ne pas tomber, qu'on peut toujours se relever, de ne pas se mettre en danger, d'avoir longtemps un regard émerveillé, d'aimer la vie ...

L'angoisse de ne plus être là quand ils auront mal, parce que l'horloge tourne et que j'avais demandé au grand horloger qui depuis l'atome à l'infini de l'univers a créé un immense tourbillon, oui je lui avais demandé de pouvoir conduire mes filles à l'âge adulte, alors là , bien sûr, c'est du bonus... Mais on y prend goût au bonus, au cadeau de la vie quand ces elfes malicieux et tendres accompagnent votre automne!

Je rêve de les voir grandir, de déjeuner avec eux de temps en temps au restaurant quand ils seront plus grands, d'échanger quelques confidences qu'ils voudront bien me faire et profiter, profiter....

Et vous savez quoi? cette semaine c'est foot et cinéma!!!!!

 

Dites, vous là-haut, a-t-on le loisir de veiller sur eux depuis ces confins étoilés?

 

 

 

 

 

 



19/08/2014
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