Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Les couleurs de l'oubli - François Arnold, Jean-Claude Ameisen

Le peintre François Arnold anime un atelier de peinture dans un hôpital où des personnes âgées "hors du monde" apprennent à peindre....

Jean-Claude Ameisen, médecin et chercheur, président du comité d'éthique de l'Inserm commente ce livre et a écrit d'autres ouvrages.

Aborder ce livre a été émouvant, mon père ayant quitté ce monde après des années de lutte contre la maldie de Parkinson et quelques années encore plus rudes, victime de désorientation, de troubles de la mémoire...

Après cette appréhension du début, je me dis que chaque lecture fait grandir, progresser, permet d'ouvrir nos petits papiers intérieurs, bien pliés dans un coin de notre coeur et que l'on n'ouvre pas par crainte de s'y fracasser.....

Que d'humanité rendue dans cet ouvrage et par ces ateliers à ces personnes "hors normes" mais dont la vie intérieure est riche bien que fugace, vacillante ou même explosive!....

Un petit extrait :

Une fois par semaine, vous vous retrouvez là. Certains viennent depuis longtemps,
d’autres ne sont encore jamais venus. Certains se connaissent, d’autres pas. Certains se
redécouvrent, encore, et encore, pour la première fois.
Je ne connais pas vos sourires, ni vos visages, ni votre main qui guide le pinceau.
Mais je sais vos gestes hésitants, ce regard qui soudain se voile, ce sourire qui soudain se
fige, la surprise de ne pas reconnaître celui qui a l’air de vous connaître, l’inquiétude
d’être reconnu par qui on ne connaît pas.
Je vous ai un jour croisé sans savoir qui vous étiez. Sans voir cette lumière qui brillait en vous.
Tu as le regard de ma mère, de ma grand-mère, de mon oncle, d’une voisine, d’un voisin,
d’une amie qui, un jour, est partie au loin et que je n’ai pas revue.
Je vous ai tous un jour croisés et je ne vous ai pas reconnus.
"Ivresse de renommer les choses comme au premier matin du monde."
François Cheng
Pouvoir traverser les couleurs du tableau à ta rencontre. Effleurer ta main. Poser ma main
sur ton épaule. Chercher ton regard. Me tenir près de toi. Découvrir ta voix.
Une lampe à huile tremble dans la lumière, comme de l’eau, au milieu des plantes.
Des poissons enchâssés dans un vitrail. Un chat, les yeux bleus grands ouverts, au
regard humain.
Un sentiment de beauté. De profondeur. De fragilité. La promesse d’un printemps dans l’hiver.

 

Mon père fréquentait un atelier peinture dans l'établissement où il résidait, voici un de ses derniers tableaux, 3 ans avant son départ...



17/12/2010
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