Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Au temps du fleuve amour - Andréi Makine

C'est la première fois que je suis déçue par un livre de Makine, enfin à moitié déçue! Tous les paragraphes du livre qui décrivent le passage de trois adolescents à l'âge adulte dans une Sibérie austère, monotone et très surveillée par les sbires du gouvernement, est à l'image de ses autres livres, somptueux, voluptueux, magnifique....

Makine a une écriture vivante, précise, qui mêle un certain classicisme avec une modernité sensuelle. En cela il me plaît.

Malheureusement ces adolescents découvrent l'occident dans leur cinéma local par des films de Jean-Paul Belmondo. S'ensuit une longue description du personnage de Belmondo dans ses films, en particulier celui qu'on suppose être le magnifique.

Si je comprends bien l'importance de cette découverte par ces jeunes gens , je comprends moins ces longs passages sur Belmondo. Comme c'est un acteur qui ne me fait ni chaud ni froid , j'ai eu du mal à entrer dans les passages du livre qui en parlaient longuement.

Impression mitigée donc, dommage, les autres pages sont si belles!!!!

 

Il me fallait tout de suite comprendre qui j’étais. Faire quelque chose de moi-même. Me donner une forme. Me transformer, me refondre. M’essayer. Et surtout découvrir l’amour. Devancer la belle passagère, cette fulgurante occidentale du Transsibérien. Oui, avant le passage du train, je devrais me greffer dans le cœur et dans le corps ce mystérieux organe : l’amour.

 

 

 

J’entrais dans l’isba, j’entendais le sifflement paisible de la grande bouilloire sur le poêle, je voyais ma tante préparer le dîner : quelques pommes de terre, du lard glacé qu’elle venait de retirer du petit cagibi accolé à l’isba – notre frigo -, du thé avec des biscuits au pavot… Le bleu, derrière la petite fenêtre tapissée d’arabesques de glace, virait lentement au violet, puis au noir.

 

 

Nous avons revu le film dix-sept fois. […] L’intrigue fut apprise par cœur. Nous pouvions désormais nous permettre d’examiner ses alentours et ses décors : un meuble dans l’appartement du héros – quelque petite armoire à l’usage inconnu, que le metteur en scène ne remarquait sans doute pas lui-même. Un tournant de la rue que l’opérateur avait cadré sans y attacher la moindre importance. Ou le reflet d’une matinée grise de printemps parisien sur la longue cuisse de la belle voisine endormie à demi nue près de la porte de notre héros. Oh, ce reflet ! Il était devenu pour nous la huitième couleur de l’arc-en-ciel ! La plus nécessaire à l’harmonie chromatique du monde.



07/07/2011
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