Le pinceau-livre

Un pique-nique avec des amis connus dans des actions de bénévolat, une discussion avec Sonia, et la même semaine lecture de "écoutez voir" , l'excellente chronique hebdomadaire de Jean-Claude Guillebaud dans le TéléObs....
La surprise de retrouver le sujet dont nous avons débattu avec mon amie.
Jean-Claude Guillebaud parle d'André Gorz dont il se fait à nouveau l'écho :

"Quel bonheur que la lucidité de cette parole, vieille de dix-huit années. Gorz avait vu qu'une marchandisation généralisée était en marche et qu'elle délogerait l'humain de son habitat symbolique. La nouvelle pensée techno-scientifique n'a-t-elle pas créé un mythe? Celui des experts censés  nous apprendre coment manger, comment dormir?. Et cela au prix d'une dépossession de nous-mêmes? Quant au développement d'une économie dite "des services", il incorpore à la logique marchande jusqu'aux relations humaines qui, depuis des millémaires, étaient du ressort de l'entraide ou  du souci de soi...

André Gorz avait prévu, entre autres, la marchandisation du ventre des femmes, l'abolition du repos dominical, la mise sur le marché des organes humains. Il s'en prenait à la logique du "Travailler plus pour gagner plus" qui emprisonne les hommes dans une fièvre consumériste dont nul n'ose prétendre qu'elle corresponde à un "mieux-vivre". Il avait prévu aussi l'actuel désastre financier. Il faut lire et relire à ce sujet son texte magnifique paru dans la revue "Ecorev'" en janvier 2008"

C'est aussi ce que je pense : à force de tout prévoir,de tout cadrer et codifier, on en vient, sans doute en voulant bien faire, à inciter les gens à ne plus s'occuper des autres. Il y a les indemnités, les aides diverses et les associations caritaives. Chacun pense donc que celui qui est en difficulté peut s'en sortir, il n'y a plus l'ancestral réflexe de solidarité, de secours aux autres..