Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

J'avais lu ce livre jadis quand une de mes filles l'étudiait au lycée. La mort récente de son auteur m'a poussée à le reprendre et le relire.

Je ne me souvenais pas de tout et j'ai été stupéfaite par la vision du monde actuel de l'auteur tant elle ressemble à ce que nous vivons! Et il l'a écrit il y a plus d'un demi-siècle!

Chacun connaît maintenant mon amour des livres, cette échappée et cette liberté offertes par la lecture me sont vitales!

Dans le monde futur imaginé par Ray Bradbury on brûle les livres... Montag le pompier brûleur prendra un chemin de traverse qui le mènera à quleques irréductibles qui aprennent les livres par coeur, recréant ainsi la tradition de la transmission orale qui se jour des lois et des dictatures.

 

Je résume rapidement le livre à  sa quatrième de couverture :

 

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.

Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

 

Et voici des extraits  tellement évocateurs et justes!

 

Si vous ne voulez pas qu’un homme se pose des problèmes d’ordre politique, ne lui donnez pas deux solutions à choisir ; ne lui en donnez qu’une. Mieux, ne lui en donnez pas du tout. Qu’il oublie jusqu’à l’existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d’impôts, peu importe tant que les gens n’en savent rien. La paix, Montag. Instituez des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms des capitales d’État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l’Iowa l’année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu’ils se sentent bourrés de “faits” à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s’imagineront qu’ils pensent, ils auront le sentiment de mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables.

 

 

 

Les livres n’étaient qu’un des nombreux types de réceptacles destinés à conserver ce que nous avions peur d’oublier. Ils n’ont absolument rien de magique. Il n’y a de magie que dans ce qu’ils disent, dans la façon dont ils cousent les pièces et les morceaux de l’univers pour nous faire en faire un vêtement..



 

- Vous croyez vraiment qu'on vous écoutera ?

- Dans le cas contraire, il ne nous restera plus qu'à attendre. Nous transmettrons les livres à nos enfants, oralement, et les laisserons rendre à leur tour ce service aux autres. Beaucoup de choses seront perdues, naturellement. Mais on ne peut pas forcer les gens à écouter. Il faut qu'ils changent d'avis à leur heure, quand ils se demanderont ce qui s'est passé et pourquoi le monde a explosé sous leurs pieds. Ça ne peut pas durer éternellement.

- Combien êtes-vous en tout ?

- Des milliers sur les routes, les voies ferrées désaffectées, à l'heure où je vous parle, clochards au-dehors, bibliothèques au-dedans. Rien n'a été prémédité. Chacun avait un livre dont il voulait se souvenir, et y a réussi Puis, durant une période d'une vingtaine d'années, nous nous sommes rencontrés au cours de nos pérégrinations, nous avons constitué notre vague réseau et élaboré un plan. La seule chose vraiment importante qu'il nous a fallu nous enfoncer dans le crâne, c'est que nous n'avions aucune importance, que nous ne devions pas être pédants ; pas question de se croire supérieur à qui que ce soit. Nous ne sommes que des couvre-livres, rien d'autre Certains d'entre nous habitent des petites villes. Le chapitre I du Walden de Thoreau vit à Green River, le chapitre II à Willow Farm, dans le Maine. Tenez, il y a un patelin dans le Maryland, seulement vingt-sept habitants, aucune bombe n'y tombera jamais, qui constituent les essais complets d'un certain Bertrand Russell. Prenez cette bourgade, à peu de chose près, et tournez les pages, tant de pages par habitant. Et quand la guerre sera finie, un jour, une année viendra où l'on pourra récrire les livres ; les gens seront convoqués, un par un, pour réciter ce qu'ils savent, et on composera tout ça pour le faire imprimer, jusqu'à ce que survienne un nouvel âge des ténèbres qui nous obligera peut-être à tout reprendre à zéro. Mais c'est ce que l'homme a de merveilleux ; il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail, car il sait très bien que c'est important et que ça en vaut vraiment la peine.

 


 

 



 

 



22/06/2012
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