Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

extrait de texte de Doris Lussier

Il y a des jours où la pensée nous porte vers le pays des ombres familières et où on se console avec des textes comme celui-ci :

      Je n'ai qu'une toute petite foi naturelle,
fragile, vacillante, bougonneuse et toujours inquiète.
Une foi qui ressemble bien plus à une espérance qu'à une certitude.

Mais voyez-vous, à la courte lumière de ma faible raison,
il m'apparaît irrationnel, absurde, injuste et contradictoire
que la vie humaine ne soit qu'un insignifiant passage
de quelques centaines de jours sur cette terre ingrate et somptueuse 
 [.....]
 
Il me parait répugner à la raison de l'homme autant qu'à la providence de Dieu que l'existence ne soit que temporelle et qu'un être humain n'ait pas plus de valeur et d'autre destin qu'un caillou.
 
J'ai déjà vécu beaucoup plus que la moitié de ma vie; je sais que je suis sur l'autre versant des cimes et que j'ai plus de passé que d'avenir.
Alors j'ai sagement apprivoisé l'idée de ma mort.
Je l'ai domestiquée et j'en ai fait ma compagne si quotidienne
qu'elle ne m'effraie plus…ou presque.

Au contraire, elle va jusqu'à m'inspirer des pensées de joie.
On dirait que la mort m'apprend à vivre.
 
Ce que je trouve beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c’est que, pour moi, mourir, ce n’est pas finir, c’est continuer autrement.
Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit,
c’est un immortel qui commence.


[...]


 
La plus jolie chose que j'ai lue sur la mort, c'est Victor Hugo qui l'a écrite.
C'est un admirable chant d'espérance en même temps qu'un poème d'immortalité.

"Je dis que le tombeau qui sur la mort se ferme
Ouvre le firmament,
Et que ce qu'ici bas nous prenons pour le terme
Est le commencement."

 

 



13/10/2008
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