Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

Avant-lire

J'ai déjà parlé du livre de Henri Vincenot "les étoiles de Compostelle". Je voudrais maintenant revenir sur sa préface. L'auteur l'a appelée "avant-lire" et l'a dédiée à  Bernard Pivot.

Je pense que certains écrivains se reconnaîtront dans cette préface... J'en livre seulement des extraits car elle est un peu longue à recopier!

 

Lorsque….je raconte une histoire, il se trouve toujours des gens pour s'exclamer :
- Quelle imagination vous avez !
Je leur demande alors :
- Pour vous, que serait cette  fameuse imagination ? non seulement la mienne, mais aussi la sienne, la vôtre la leur ?

Et tous, à peu près de la même façon, expliquent : l'imagination serait un lobe du cerveau particulièrement développé chez des êtres privilégiés au nombre desquels on range le romancier

..../...

Un viscère, donc, ou une glande, ou une moelle, vivant d'une vie propre, et qui se met spontanément à sécréter, sous certaines influences, un produit étrange, assez monstrueux et suspect, pourtant proprement miraculeux et, de toute façon, indubitablement spontané;
On assisterait donc là à une véritable “création spontanée”.
L'on a, ou l'on n'a pas cette glande

…/…

Eh bien tout cela, braves gens, me semble absolument stupide, et bien loin de la vérité !
Pour moi, l'imagination c'est une espèce de grand réceptacle un réservoir qui serait alimenté mystérieusement…par une infinité de rivières, de ruisseaux, de ruisselets, de suintements, de résurgences….jusqu'à le faire déborder et, inexorablement, à crever ses digues et se vider.

Et alors, c'est “l'oeuvre”, écrite, parlée ou pensée qui se répand comme une inondation

…./…

  A me regarder écrire et à m’entendre raconter mes histoires, j’acquiers de plus en plus la certitude que je rencontre mes personnages, ou plutôt qu’ils me rencontrent, me parlent, et même empruntent ma feuille blanche, ou ma voix, ou même mon corps.

Ils viennent quelquefois de très près, d'hier- d'autres fois de très loin et du fond des temps....

Ils me dictent leurs faits et gestes, leurs pensées...

Et même je deviens eux. Je suis eux.

.../...

J'ai alors pensé que j'étais le "retour" de Jehan le Tonnerre, à sept cents ans de distance, dans le cercle d'Abred.

.../...

Car autrement comment expliquer ces coïncidences curieuses, ces documents révélés, ces constatations inattendues et paradoxales, ces précisions confondantes sur une époque si différente de la nôtre, dans un milieu et dans un monde de pensée que je ne soupçonnais même pas, et qui m'ont été comme dictés par la voix de Jehan le Tonnerre, dans mon rêve que voici.

.../...



26/08/2011
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