Atelier d'écriture animé par Anne Barbier
Ce mercredi 13 mai, atelier d'écriture animé par Anne Barbier à la librairie Les cocottes rousses à Saint Symphorien d'Ozon.
C'est le troisième atelier. Cela fait longtemps que j'ai perdu le goût d'écrire. Jai commencé ces ateliers sans trop y croire, mais le charisme, la bienveillance, la générosité de Anne m'ont enfin éclairé le chemin.
Je ne publie pas les textes des ateliers précédents , pensant ne pas être encore dans la qualité, même si un frémissement intérieur me rend plus sereine.
Les autres participants sont également dans l'empathie, ce qui facilite la création.
Ce jour-là, voici la proposition de Anne Barbier :
"Je vous proposerai d'écrire selon la technique du Cadavre exquis, inventé par les Surréalistes, et notamment par Jacques Prévert
Le cadavre exquis est un jeu d’écriture collectif.
C’est un « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes ». Le Dictionnaire abrégé du Surréalisme
Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique qui rassemble des poètes et des peintres qui cherchent à dépasser la réalité pour accéder à un imaginaire plus riche.
En associant ainsi des mots qui habituellement ne se retrouvent pas ensemble, c'est un premier pas pour accéder à la création poétique..."
Et voici la feuille "cadavre exquis" qui me revient :
A partir de cette phrase, Anne me propose d'écrire un texte surréaliste, imaginaire , loufoque, humoristique ou poétique. Il faut réutiliser les mots de la phrase.
Voici donc la suite à la phrase ci-dessus:
Il replia sa voile pour s'aventurer sur le petit sentier mais les galériens qui portaient le bateau , de leurs jambes tordues, à travers la coque , se révoltèrent.
"Les rames heurtent le tronc des arbres, nous ne pouvons avancer!".
Le capitaine pesta : "Enfin, débrouillez-vous! Nous devons arrievr à la mer à la sixième heure de la nuit!"
Bien sûr, il était inquiet car il avait dissimulé de l'or dans un coffre de sa cabine où veillait un perroquet rutilant et mordoré comme le bateau.
Le capitaine hurla : " à un, on penche à babord et on avance les rames de tribord, à deux ,on penche à tribord et on avance les rames de babord, c'est pourtant simple!"
"Babord, tribord , c'est pourtant simple! " hurla le perroquet.
Le bateau se sentit très mal à être ainsi balloté et recracha par sa proue de la vieille sciure mal digérée.
Cahin-caha, ils parvinrent à la mer, enfin ils allaient pouvoir naviguer!
Les hommes de l'équipage entonnèrent " maman les p'tiits bateaux ont-ils des jambes ", ils se regardèrent , stupéfaits, comment faire avec les trous dans la coque?
Certes, le bateau avait des jambes, au diable la comptine - de toute façon il chantait faux- mais il était une sorte de vieille passoire en bois, il allait couler!
Le bateau protesta, grinça et finit par se poser sur le sable. Il refusa d'aller plus loin.
Alors, un à un, les les hommes l'entourèrent, lui dirent adieu et s'éloignèrent, le capitaine pleura, l'équipage chanta une dernière fois, les galériens cheminèrent lentement, résignés, les fers aux pieds.
Le bateau rutilant et mordoré se remplit lentement de sable, nostalgique de sa maison et du petit sentier.
Curieusement, personne ne retrouva sa trace quand l'aventure fut connue, mais, sur une plage, le sable brillait étrangement de ses grains rutilants et mordorés.
Un perroquet, juché sur un coffre, hurlait : "Babord, tribord, c'est pourtant simple!".
Evelyne G.
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