Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

On peut se dire au revoir plusieurs fois - David Servan Schreiber

J'ai acheté ce livre au début de l'été, bien avant l'annonce de la mort de l'auteur, j'avais besoin d'approfondir encore ma réflexion sur la  mort, son approche et surtout la vie!!!

 Ce livre n'est pas morbide, ni désespérant, bien au contraire! Il est apaisant et ouvre la porte à de nombreuses réflexions....

 

Je vous laisse avec l'auteur, il a trouvé les bons mots pour le dire :

 

 

pages 30-31 : Tous ceux qui ont eu des problèmes sérieux de santé le savent. Quand on est malade et invalide, on se sent facilement très seul. [...] L'aspect affectif compte aussi bien sûr. Plus on est malade, plus on se sent seul et plus on est anxieux et déprimé. A contrario, plus on est entouré et plus on reste connecté avec la vie et avec tout ce qui donne envie de vivre.

 

page 48 : Comme disent les Américains, quand il y a "un éléphant dans la pièce", il ne faut pas faire semblant de ne pas le voir, il faut en parler et l'appeler par son nom.

 

pages 49-50 : Peut-être ne fêterai-je pas mon cinquante et unième anniversaire. Mais je suis heureux d'avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché. Cet ensemble de valeurs, qui n'a pas vraiment de nom en français, est appelé en anglais empowerment. Nos amis canadiens le traduisent par le néologisme "empuissancement". Il s'agit de la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même. Je suis très fier d'avoir contribué à faire avancer cette idée dans mon domaine, la médecine - même s'il reste du chemin à faire.

Il y a une très belle image dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Michel Tournier y parle d'un crâne de buffle, suspendu à un arbre, dont une musique s'échappe lorsque le vent passe à travers. Qui fait la musique ? Est-ce le crâne, le vent, ou la rencontre des deux ?

La créativité, c'est pareil : chacun de nous, au fil de la vie, des expériences, est comme ce crâne de buffle au travers duquel souffle la vie, générant une mélodie tout à fait inédite.

 

page 56 : C'est triste, la "cérémonie des adieux". Mais le plus effrayant serait que ce ne soit pas triste. S'il nous est donné de nous rencontrer de nouveau dans trois mois, je recommencerai avec autant de plaisir et de tristesse. En attendant, je préfère ne pas rater l'occasion de dire au revoir à ceux que j'aime.

 

 

page 69 : A la lueur de ma dure expérience, je suis tenté de mettre quant à moi l'accent en premier sur l'absolue nécessité de trouver la sérénité intérieure, et de la préserver, notamment à l'aide de la méditation, des exercices de cohérence cardiaque et surtout d'un équilibre de vie qui réduise au maximum les sources de stress. En second, je place l'activité physique, dont on ne dira jamais assez l'importance. Et en ex aequo, la nutrition, dont je suis heureux de voir que le rôle est désormais reconnu, y compris par certains cancérologues qui ont d'abord contesté mon message au moment de la parution d'Anticancer.

 

page 72 : Après tout, la trajectoire de la vie mène à la mort, elle débouche sur la mort, et j'aime penser, comme beaucoup de philosophes, que la vie est une longue préparation à cet instant souverain.

 

page 73 : Avoir la possibilité de préparer son départ est en réalité un grand privilège. Les journaux télévisés, avec leur lot d'accidents et de catastrophes, nous rappellent chaque soir que la mort violente peut surgir à tout instant, fauchant net ses victimes et privant leurs proches de l'étape si précieuse des adieux.

 

page 109 : Même quand on est atteint d'une maladie mortelle, il reste de nombreuses occasions de rigoler, et je recommande chaudement de les saisir toutes au vol.

 

pages 116-117 et 119 : Toute mon expérience m'amène à penser que, pour affronter au mieux la maladie, il est indispensable de se poser la question de la mort. Cette question hante en réalité tous ceux qui souffrent d'affections graves comme le cancer, même s'ils n'en parlent pas. [...] Ce n'est pas utile de revenir sans cesse sur le sujet, ce qui serait aussi insupportable que de recevoir l'extrême onction tous les jours.

 

page 141 : La santé ne peut se concevoir qu'à l'échelle de l'organisme, voire à celle de la nature, tant il est vrai que tout est interconnecté.

 



29/07/2011
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