Le pinceau-livre

Le pinceau-livre

La couleur des sentiments, Kathryn Stockett

Comment parler d'un livre dont on a du mal à se détacher? Et d'abord qu'est-ce qui fait qu'il résonne si fort en moi? Le fait d'avoir eu avant bien d'autres une poupée noire dans mon enfance, d'avoir probablement dans mes lointains ancêtres un homme ou une femme de couleur? Peut-être aussi le fait que cette histoire se déroule dans mon enfance dans les "années Kennedy"... Petite fille je voyais les États-Unis par le petit bout de la lorgnette, un peu  à l'image de Jackie Kennedy, glamour et rêve américain.....

Rosa Parks m'était inconnue, Angela Davis n'était pas célèbre, Martin Luther King le deviendra par son assassinat et l'histoire du livre se déroule à une époque où j'avais sept ans!

J'ai vu le film il n'y a pas très longtemps et j'avais bien aimé cette histoire . Alors quand un ami m'a offert ce livre j'ai été ravie de me plonger dans ses 600 pages!

Résumé de l'éditeur :

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.

 

Mon avis :

Ce roman est passionnant de bout en bout, il est touchant par sa description des faits sans pathos, mais avec un souci réel de décrire la vie dans cette société du Mississippi à une époque où l'on envisage d'aller sur la lune mais où les noirs sont utilisés, méprisés et pour certains tués simplement parce qu'ils ont osé parler de leurs conditions de vie. L'auteur éprouve un sentiment de culpabilité vis à vis de la bonne noire qui a servi sa famille, on sent qu'elle y était très attachée... Cependant ce livre n'est pas manichéen, il n'y a pas les vilains blancs et les gentils noirs! Chaque groupe de couleur a ses brebis galeuses et ses personnes admirables!

Ces femmes noires élèvent les enfants des blancs avec amour ( les liens du cœur sont bien plus forts que les liens du sang) mais ne seront jamais considérées comme des femmes ordinaires, elles sont inférieures, elles doivent aller dans des toilettes séparées et la ségrégation n'est pas un vain mot!!!

Parce que les bonnes noires ont beau savoir cuisiner comme personne, connaitre les secrets de la pâtisserie, faire briller l'argenterie et calmer les enfants turbulents, il n'empêche qu'elles transportent avec elles nombre de microbes et bactéries qu'elles pourraient transmettre à leurs patrons blancs en utilisant leurs toilettes, leurs couverts, leurs verres ou leurs assiettes.

L'époque est bien retranscrite, le fait de donner  la parole alternativement à deux bonnes noires et à une jeune fille blanche permet de donner une image réaliste de la société de cette époque.

Ce livre est une vraie leçon de tolérance, ce dont nous aurions bien besoin actuellement!

Ces trois femmes courageuses, Minnie, Aibileen et Skeeter resteront encore longtemps en moi...

 

 

Des extraits :

« Règle numéro un pour travailler chez une blanche, Minny : ce n’est pas ton affaire. Rappelle toi une chose : ces blancs sont pas tes amis.

 Règle numéro 6 : tu frappes pas ses enfants. Les Blancs aiment faire ça eux-mêmes. »

 

« N’était ce pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. »

 

« On ne nous dit pas, à nous les filles qui ne sortons jamais avec des garçons, que le souvenir peut être aussi délicieux que ce qui s'est réellement passé. »

 

« Ne ne doit demander à une femme blanche d'exercer le métier d'infirmière dans un pavillon ou dans une salle où se trouvent des hommes noirs.

Il est illégal pour une personne de race blanche d'épouser une personne de race noire. Tout mariage contrevenant à cette loi sera déclaré nul .

Aucun coiffeur de race noire ne peut coiffer des filles ou des femmes de race blanche.

Le préposé aux inhumations ne doit pas enterrer de personnes de race noire dans un terrain servant à l'inhumation de personnes de race blanche.

Les livres ne doivent pas être échangés entre écoles blanches et écoles noires mais continuer à servir à la race qui les a utilisés en premier. »

 

« Il y a une haine clairement affichée pour les Blanches, et il y a aussi un amour inexplicable. »

"J’ai envie de crier assez fort pour que Baby Girl m’entende, de crier que sale, c’est pas une couleur, que les maladies, c’est pas les Noirs. Je voudrais empêcher que le moment arrive – comme il arrive dans la vie de tout enfant blanc – où elle va se mettre à penser que les Noirs sont moins bien que les Blancs."

 

 

 

 

 



22/12/2013
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