Le pinceau-livre

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Lettres à un jeune poète et autres lettres - Rainer Maria Rilke

Un jeune poète (Kappus) demande à Rainer Maria Rilke ce qu'il pense de ses poèmes, des conseils en littératures. Rilke lui répond épisodiquement et, de 1903 à 1908 ,se livre à une profonde réflexion sur les thèmes  généraux de la vie, mort, solitude, amour, création.

 

J'ai trouvé dans chacune de ses lettres ( et les suivantes à son épouse, son amie de coeur, et un autre ami) une matière à réflexion. J'ai été étonnée de voir que ses idées , écrites en début du 20ème siècle sont encore très actuelles. Bien sûr les grands thèmes sont intemporels mais ce qu'il dit des rapports entre les hommes et les femmes est très moderne. Il était très jeune mais semble avoir vécu déjà plusieurs vies pour avoir cette maturité et ce recul sur les bonheurs et dérives de l'existence.

 

On peut revenir sans cesse à ce livre et y trouver des réponses, c'est ce qui fait un livre de chevet! Un peu comme le prophète de Khalil Gibran...

 

Extrait :

 

Ne vous laissez pas abuser par les surfaces; en profondeur, tout est loi. Et ceux qui vivent le secret mal et à faux (ils sont fort nombreux) ne fourvoient qu'eux-mêmes tout en continuant de le transmettre sans le savoir, comme une lettre cachetée. Et ne soyez pas trompé par la multitude des noms ni par la complexité des cas. Sans doute y a-t-il par-dessus tout un grand principe maternel, désir commun à tout. La beauté d'une vierge, d'un être «qui n'a rien encore accompli» (comme vous le dites si joliment) est maternité qui se pressent et se prépare, s'inquiète et languit. La beauté de la mère est maternité qui se dévoue, et, chez la vieille femme, on trouve une grande mémoire. La maternité est chez l'homme aussi, me semble-t-il, charnelle et spirituelle; la création masculine est elle aussi une sorte d'accouchement, et c'est un enfantement lorsqu'il crée à partir de sa plénitude la plus intime. Et peut-être les sexes sont-ils plus proches qu'on ne le pense; la grande innovation mondiale consistera sans doute en ce que l'homme et la femme, affranchis de tous les sentiments erronés et de toutes les répugnances, ne se chercheront plus comme des contraires s'attirent, mais comme des frères et des soeurs, des voisins qui s'uniront comme des êtres humains pour simplement, gravement et patiemment assumer en commun cette sexualité difficile qui leur échoit.



20/01/2011
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